Par professionnalisme, on a essayé le BMW C 400 GT
BMW C 400 GTpar Adrian
Passage obligé chez High Side : tous les ans, on se force à essayer un scooter. Cette année, c’est le BMW C 400 GT qui est passé entre nos mains et on l’a amené à 2715 mètres d’altitude, sur la plus haute route d’Europe.
J’ai essayé le BMW C 400 GT. C’est une tradition chez High Side : une fois par an, on doit essayer un scooter. En tant que journalistes-essayeurs, on est tenus de rester connectés avec la production de deux-roues motorisés, même s’il s’agit de deux roues de remorque et de motorisation pour dépressifs.
Il y a 2 ans, j’avais essayé un TMAX. L’an dernier, François a essayé un BMW C-Evolution. Donc cette année, c’était logiquement au tour de Bader, mais il a préféré se jeter dans les escaliers plutôt que de l’essayer. Donc étant donné que je n’ai pas d’escaliers chez moi, je l’ai remplacé.
Pourquoi le BMW C 400 GT ?
Par curiosité, avant tout. Parce que sur le papier, 400 cm3 dans un scooter, ça semble être le mix parfait entre la légèreté et la facilité des 125/300 cm3 (qui ont souvent la même base châssis) et le confort et la puissance des maxi-scooters.
Aussi, le C 400 GT promet un haut niveau de confort (avec une selle rembourrée et des poignées chauffantes, en option), des rangements partout (deux vides poches sous le guidon, un système Flex Case pour stocker un casque intégral sous la selle à l’arrêt) et un tableau de bord TFT (en option aussi, mais avec toute la connectivité qui permet d’utiliser le GPS de l’Appli BMW et, de gérer son intercom pour passer des appels et écouter sa musique). Bref, il est plutôt à la pointe de la technologie et ça, c’est cool.
Accessoirement, même si le tarif du C 400 GT est situé dans la tranche haute de sa catégorie (8 100€ de base, 9 620€ avec les options), il est sous la barre fatidique des 10 000€, et ça, c’est important. Parce que j’aurais forcément eu du mal à dire du bien d’un scooter qui s’échange contre un chèque à 5 chiffres, aussi bon puisse-t-il être…
Programme
Pour que ce moment soit le moins pénible possible, j’ai décidé d’amener le BMW C 400 GT de la Promenade des Anglais à Nice, jusqu’à la plus haute route d’Europe, le Col de la Bonnette. Donc 120 km, 2715 mètres de dénivelé positif et 3 568 virages en un peu plus de 2 heures.
Le BMW C 400 GT en ville
Bon, évacuons rapidement ce pourquoi ce scooter est fait : se déplacer en ville. Je peux vous dire que son gabarit permet de se faufiler sans trop de difficulté entre les voitures, qu’il est très facile à mettre sur la béquille centrale (mais un peu moins à enlever), que son moteur est assez punchy pour partir en tête au feu vert (il m’a même surpris la première fois que j’ai accéléré avec, car je m’attendais pas à ce qu’il parte aussi bien sur les premiers mètres) et assez dosable pour se sentir rapidement à l’aise. Pour cela, la transmission secondaire par engrenages ne procure aucun à-coup. Si tout ce que vous devez faire, c’est vous déplacer d’un point A à un point B dans un environnement urbain, il n’y a rien à lui reprocher. Voilà, mon taf de journaliste-essayeur de scooter est fait, on va pouvoir prendre la route et l’utiliser pour ce pourquoi il n’a pas été conçu.
En direction de la plus haute route d’Europe
Évidemment, le trajet jusqu’au sommet était génial. Même sur un engin que je déteste autant, parcourir un col de montagne sur deux-roues et avec un moteur est jouissif. Tellement que j’en ai presque oublié la pénibilité de l’engin sur lequel je roulais… Mais bon, je suis là pour juger le BMW C 400 GT, donc je vais me contenter de vous dire ce que j’en ai pensé dans ce contexte, en classant les éléments qui m’ont marqué en 3 catégories :
Trucs que j’ai aimé
Agilité
Ce qui fait dire à tout le monde que les scooters sont faciles, c’est leur centre de gravité bas et la taille de leurs roues. Avec du 15 pouces à l’avant et de 14 à l’arrière, le BMW C 400 GT ne déroge pas à la règle. Passer d’un angle à l’autre n’a pas contracté un seul de mes muscles, même dans les épingles les plus serrées. Ajoutez à cela une garde au sol vraiment excellente pour un scooter et vous comprendrez que les courbes (bien revêtues) étaient moins désagréables que ce que je craignais.
Confort de selle
Dans cette version GT, c’est un vrai fauteuil. C’était plutôt agréable de ne ressentir aucune douleur aux fesses après avoir passé 5 heures d’affilées assis sur cette grosse bête. Ce qui n’était pas le cas du bas de mon dos, voir plus loin…
Le paysage
Rien à voir avec le scooter, je vous l’accorde. Mais je conseille tout de même à n’importe qui d’aller au moins une fois au col de la Bonnette. Les 15 derniers kilomètres sont irréels. Plus aucune trace de vie, juste une route qui monte au sommet lunaire.
La facilité
Même si c’est fondamentalement ce que l’on reproche le plus aux scooters, l’absence de boîte de vitesse et la conduite qui demande l’effort intellectuel d’un chimpanzé ne m’ont pas dérangé. Le BMW C 400 GT est évidemment très simple : ses commandes sont douces, son freinage mixe parfaitement le mordant et la facilité (d’ailleurs, il s’agit d’un système de marque Bybre, qui n’est autre que l’abréviation de ByBrembo) et aucune vibration moteur ne se fait sentir une fois lancé. Ce qui veut dire que votre attention n’est pas du tout concentrée sur comment piloter cet engin, mais sur d’autres choses : les trajectoires, le paysage, la liste des courses, le dernier album de Mylène Farmer…
La praticité
Vous n’imaginez pas à quel point ça me déchire les doigts d’écrire ça, mais il y a eu des situations dans lesquelles je me suis dit que ce BMW C 400 GT était adapté à mon usage. Par exemple, quand j’ai dû sortir la télécommande de mon portail du vide poche super accessible placé sous le guidon, plutôt que de ma poche. Ou quand je suis parti sur cet essai sans sac à dos, en mettant toutes mes affaires dans le coffre. Ou encore quand je n’ai pas eu à chercher la clé sans contact pour démarrer, après m’être arrêté faire une rapide course en ville… Putain, je crois que je vieillis.
Trucs que j’ai pas aimé
Inconfort position
C’est le problème de tous les scooters : on y est assis très droit. Bien que le dossier de presse du BMW C 400 GT parlait d’une “posture sportive ramassée vers l’avant”, j’ai rien trouvé de cela. Et donc, au bout de 3 heures en selle, j’ai commencé à avoir mal au bas du dos. Vous me direz, c’est plutôt normal pour un véhicule urbain… et pour un usage en ville prolongé, RAS. En outre, la protection est perceptible au niveau du casque.
Traction Control
Ouais, le BMW C 400 GT fait 35 chevaux, pèse 212 kilos, mais est équipé d’un Traction Control. Et celui-ci fonctionne très bien. Même “trop” bien selon moi. Il se déclenche très souvent : quand vous accélérez sur l’angle sur un revêtement un peu sale, quand vous passez un dos d’âne, dans la poussière… C’est une bonne chose pour la sécurité, je ne dis pas le contraire. Mais le problème est qu’il coupe la puissance de manière trop franche, ce qui a plutôt tendance à déstabiliser l’ensemble… La bonne nouvelle c’est qu’il est déconnectable.
Stabilité
Même s’il est selon mes confrères le scooter qui tient le mieux la route de sa catégorie, personnellement, moi qui ne suis pas habitué aux scooters, j’ai trouvé que c’était assez perfectible. Alors bien sûr, en ville et sur de la nationale, aucun soucis. Mais étant donné la position des amortisseurs à angle droit de la selle, sa tenue de route ne peut pas être fameuse… Lorsque le revêtement est bosselé et que l’on passe dessus avec de l’angle et un peu de vitesse, le scooter “cogne”. Bon, pas de quoi chuter (pourtant, je vous assure que j’ai essayé), mais suffisant pour avoir envie de rendre les gaz (et d’acheter une moto).
Les trucs dont je suis pas sûr
La connectivité
Je ne me considère pas comme un geek, mais je suis tout de même capable de me servir d’une application pour Smartphone et de connecter mon téléphone à un véhicule. Pourtant, je peux vous assurer que l’usage de la connectivité m’a donné mal à la tête. Pour lancer un trajet sur l’écran, il faut le valider sur son Smartphone (via l’application BMW Motorrad Connected) et donc le sortir de sa poche, enlever ses gants… En cas d’arrêt et d’extinction du moteur, il faut recommencer. Bref, c’est mieux que rien, mais comme la plupart des systèmes qui équipent les deux-roues, ce n’est pas non plus super abouti.
Au final
Le BMW C 400 GT est plutôt une bonne surprise : pour un usage citadin et de brèves sorties hors de la ville, il fait très bien le taf. Il est aussi capable de faire du tourisme léger, si vraiment vous y tenez. On pourra juste lui reprocher une protection perfectible et un prix assez élevé pour la catégorie (bien que si on est sensible aux options, on s’y retrouve).
Voilà, s’en est terminé de cet essai. Une bonne chose de faite. Ne me remerciez pas.
PS : Bader, l’an prochain c’est ton tour.