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La Yamaha Tracer 9 joue un double jeu

La Yamaha Tracer 9 joue la carte de la douceur, du confort, de la facilité… Mais si on la taquine, elle dévoile un autre visage. Et je vais vous raconter à quoi il ressemble.

La première fois que j’ai essayé une Yamaha Tracer 900, c’était pour faire Dunkerque-Bonifacio dans la journée. Je m’étais ainsi baigné dans l’endroit le plus moche de France (une mise à l’eau du port de Dunkerque) et l’endroit le plus beau (une plage Corse). Au-delà des températures de l’eau et de l’ennui de traverser la France par l’autoroute, c’était plutôt une bonne expérience. Et cela était grandement dû au fait que la Yamaha Tracer 900 correspondait bien à ma notion du voyage. Elle offrait une bonne protection, une position de conduite pas trop fatigante et de la douceur à la conduite. Ça, c’était pour la partie autoroute. Car une fois qu’on la titillait, elle se révélait agile, son moteur était démonstratif et, surtout, elle levait sur le 4e rapport (mais seulement avec le réservoir quasi-vide). Bref, c’était une notion du voyage qui m’allait bien.

c’est une toute nouvelle Tracer 9 qui débarque en 2021.

En 2018, Yamaha a revu sa copie en rallongeant le bras-oscillant, pour la rendre plus stable, docile et rassurante. Elle en est devenue une meilleure voyageuse (notamment en version GT) et est un peu rentrée dans le rang des trails routiers. Elle ne levait plus que difficilement en 3. Je l’aimais moins.

En profitant des évolutions de la Yamaha MT-09, c’est une toute nouvelle Tracer 9 qui débarque en 2021. D’un kilo plus légère, 4 chevaux plus puissante et avec une nouvelle partie-cycle, j’attendais beaucoup de cette nouvelle version ! Après une journée passée à son guidon dans le Verdon, voilà ce que j’ai à en dire !

Moteur :

C’est pas compliqué, on retrouve exactement le même moteur que la MT-09. En tout cas, les mêmes pièces. À savoir : un 3-cylindres en ligne, de 890 cm3, développant 119 chevaux et 9,5 m.kg de couple. 4 modes moteur, des assistances électroniques (Traction Control System, Slide Control System, Lif, Brake Control), on se croirait exactement sur le roadster Yamaha. Sauf qu’elle a un Cruise Control et que son comportement est un peu différent. Étant donné que la Tracer 9 a une vocation moins sportive que la MT, son moteur est un peu plus doux.

toujours dosable et tout de même capable de lever sur le 4e rapport si on lui demande gentiment

Le meilleur moyen de s’en rendre compte est de comparer les modes moteur : sur la MT-09, j’utilise le Mode 2, qui offre un bon mix entre douceur de la poignée de gaz et réactivité de la machine. Le Mode 1 est trop violent à mon goût. Pourtant, c’est celui que j’utilise sur la Tracer 9, car je le trouve assez dosable. Conséquence : la Tracer 9 ne procure pas d’à-coup, est toujours dosable et est tout de même capable de lever sur le 4e rapport si on lui demande gentiment (et s’il y a une bosse). Ce qui en fait une moto sage, mais tout de même un peu coquine ! Sa qualité principale est d’être capable de vous procurer des sensations, mais aussi de savoir se faire oublier, pour profiter du voyage.La seule chose que je lui reprocherais, c’est l’absence de shifter (pourtant présent sur la nouvelle Yamaha MT-09). C’est vraiment dommage sur une moto de ce tarif, car ça aurait grandement amélioré à la fois son confort et sa sportivité. D’autant plus que la boîte n’est pas un exemple de douceur. Toutefois, le shifter est disponible en option sur la version GT (voir encadré).

Châssis :

L’équilibre de la Yamaha Tracer 9 est assez bluffant. C’était déjà le cas sur la nouvelle MT-09, mais ça se confirme : le châssis est sain. Bien sûr, la moto est moins vive et demande un chouia plus d’effort pour rentrer en virage (conséquence des 24 kg supplémentaires de toutes les pièces spécifiques à la Tracer 9), mais ça lui va bien. Entendez par-là que ça lui procure un comportement plus « calme ». Et c’est, à mon avis, ce que l’on recherche sur un trail de ce style. Surtout que là encore, comme pour le moteur, si on décide d’augmenter le rythme, le châssis l’accepte sans problème ! Il sait se révéler agile et ne surprend pas. Dans ce mode de pilotage, on regrettera simplement une garde au sol limitée (les repose-pieds frottent tôt et la béquille centrale peu de temps après).
Côté suspensions, ça reste acceptable. Ce n’est pas parfait, mais raisonnable compte tenu du tarif de la moto.

Freinage de la Yamaha Tracer 9 :

Puissant, dosable et pas trop violent. Avoir hérité du maître-cylindre de frein avant de la Yamaha R1 a fait du bien à la Tracer 9. Elle a gagné en feeling et il n’est pas nécessaire de tirer fort sur le levier pour avoir de la puissance. Là aussi, il n’y a pas grand-chose à dire.

Confort :

La protection est plutôt bonne : je n’avais que le haut du casque (à peu près au-dessus de l’écran), les épaules et les pieds à l’air.

La position sur la moto est neutre. Le guidon est large et assez proche du pilote. Les repose-pieds sont positionnés un peu en avant. On est en appui nulle part et partout à la fois, ce qui la rend au final assez confortable. Mais rien d’incroyable non plus. C’est un fauteuil SNCF en gros : on ne s’en plaint pas, mais on n’en mettrait pas un dans son salon.

Toutefois, c’est dans sa version GT que le confort monte vraiment d’un cran. La selle est plus moelleuse et elle a des poignées chauffantes. Ce qui la fait ressembler à un cocon douillet. Rajoutez à cela des suspensions électroniques plus souples en Mode 2 et vous avez une moto qui pourrait gagner 1 point de plus en confort, selle et suspensions (pour arriver à 16/20 !)

Polyvalence :

Pour être tout à fait honnête, j’ai toujours du mal à parler de ce genre de machines car elles font tout assez bien. Elles font partie des motos confortables, sont suffisamment puissantes et ont des comportements sains. Partant de ce postulat, elles n’ont pas vraiment de défaut. Et ça se ressent dans la notation.

La Tracer 9 (comme de nombreux trails routiers) fait partie de cette catégorie de motos dont le but est de déplacer son pilote. Qu’il puisse se concentrer sur son voyage, s’il part à l’aventure, ou sur son travail, s’il part au boulot. C’est une moto neutre, qui procure juste assez de sensations pour ne pas oublier que l’on roule sur un engin capable de faire éclore des papillons dans le ventre. Reste à savoir si ce « juste assez » est suffisant pour vous.

[ts_toggle admin-label= »Toggle » element-icon= »icon-resize-full » title= »Et la version GT ? » description= »Pour 2500€ de plus, la Tracer 9 est disponible en version GT : des sacoches rigides (pouvant contenir un casque), des poignées chauffantes, une selle plus confortable, des poignées chauffantes, un shifter up/down, des phares en virage (qui éclairent l’intérieur de la courbe) et des suspensions électroniques. Ça lui offre plus de confort, la rend plus qualitative et c’est certainement pour cela qu’elle se vend plus que la version de base (75% des ventes). » state= »closed » reveal-effect= »none » reveal-delay= »delay-500″ element-type= »toggle » custom-classes= » » lg= »y » md= »y » sm= »y » xs= »y » ][/ts_toggle]

[ts_toggle admin-label= »Toggle » element-icon= »icon-resize-full » title= »C’est un trail du coup ? » description= »Même si Yamaha la range dans sa catégorie « Road », pour nous c’est un trail, plutôt qu’une sportive-GT. Parce qu’elle offre une position droite, a un guidon plat et large, elle fait partie de ces trails-routiers, au même titre que la Versys, la F900XR ou la V-Strom. Ce n’est que de la sémantique (et ça ne change pas les qualités de la machine), mais il me semblait important de le préciser. » state= »closed » reveal-effect= »none » reveal-delay= »delay-500″ element-type= »toggle » custom-classes= » » lg= »y » md= »y » sm= »y » xs= »y » ][/ts_toggle]