Ex-pilote de MotoGP, le Français Randy De Puniet a pour le moins réussi sa reconversion : pilote en championnat du monde d’endurance, commentateur sportif et désormais pilote du tout nouveau championnat MotoE… Mais aussi quelques courses sur la glace en AMV Cup.
On a profité d’un moment de calme dans son emploi du temps pour faire un point sur son actualité, son entrainement et son rapport avec les courses de moto sur la glace.
SON ACTUALITÉ
Salut Randy. Qu’est-ce que tu fais en ce moment ?
En ce moment je suis dans la neige… C’est le déluge en Andorre. Sinon, comme t’as pu le voir, j’ai fait deux courses du Trophée Andros en début d’année. J’aime bien ça, même si je m’étais blessé à une épaule l’an dernier et je m’étais juré de ne pas revenir dans cette discipline, ça me démangeait. Les deux courses que j’ai faites se sont super bien passées, je suis content (NDLR : Randy a terminé 10ème à Isola 2000 et 9ème à Serre-Chevalier).
Je devrais participer au championnat du monde d’endurance et pour la télé, on est en discussion.
Quel est ton programme pour 2019 ?
Pour l’instant, ce qui est sûr et certain c’est que je roule en moto électrique, (NDLR : pour le Championnat du Monde MotoE, en marge des Grand Prix) dans le team de Cecchinello. Pour tout le reste, c’est en cours donc je peux pas trop en parler. Je devrais participer au championnat du monde d’endurance, et pour la télé, on est en discussion.
Il y a des chances qu’on t’entende commenter des Grand Prix ?
C’est ça !
Bonne nouvelle !
LE MOTOE
Comment sens-tu ce championnat de motos électriques ?
Je pense que ça va être quelque chose de marrant. 20 motos identiques, avec des pilotes de divers horizons… La conception des motos est bonne, c’est pas du bricolage, c’est des vraies motos. Après, c’est sûr que lorsqu’on voit la moto ouverte et qu’il y a une énorme batterie au milieu, ça fait un peu peur. Mais je pense que pour un premier jet, ce qu’on a pu tester à Jerez était plutôt intéressant, la moto est saine. C’est sûr que ça manque de puissance, c’est lourd et on a un peu de mal à arrêter la moto au freinage. Mais c’est la première année et le fait que tout le monde dispose du même matériel rend cela marrant. Il va y avoir de belles bagarres.
Il va juste falloir comprendre la façon de piloter ces motos
Comment te prépares-tu pour ce championnat ?
Je me prépare comme d’habitude… Physiquement ça reste des courses de 15 à 18 minutes donc ça va pas être très fatiguant. Il va juste falloir comprendre la façon de piloter ces motos : il faut être assez doux, pas trop agressif, ça c’est sûr. Ensuite, pour ce qui est du style de pilotage, ça rappelle un peu une moto d’endurance, parce qu’elle est lourde. Dans les changements de direction, c’est un peu lent. C’est pas quelque chose de très technique non plus.
J’ai cru comprendre que vous ne pouviez pas trop vous entraîner avec les motos…
Ah ben, on n’a pas de motos (NDLR : elles appartiennent toutes à l’organisateur)… Il y a eu une session de tests en novembre à Jerez, puis quelques sessions avant le premier GP. Ça fera six jours en tout. Sachant qu’en gros, à 100% de batterie on fait 9 tours…
SON ENTRAINEMENT
En ce moment, tu passes beaucoup de temps à t’entrainer sur une moto ?
Honnêtement, la dernière fois que je suis monté sur une moto c’était au Trophée Andros. J’avais pas touché une moto thermique depuis les tests KTM fin octobre. Ensuite, j’ai fait les tests MotoE et j’ai pas retouché une moto…
Tu n’as pas de moto d’entrainement ?
Non. Je n’en ai jamais eu. Je n’avais pas trop besoin à vrai dire. Même si je ne roule plus en Grand Prix, j’arrive à retrouver le rythme rapidement, c’est pas trop un souci.
Franchement, aller rouler pour rouler, je ne vois pas trop l’intérêt. Rouler sur des petites motos pour s’amuser, oui, c’est cool. Mais rouler sur une moto de Superbike… Ce sera toujours trop loin de ce que je peux avoir en Endurance, donc aucun intérêt.
Rouler sur une moto moyenne pendant 10 séances l’hiver, ça va plutôt me faire chier qu’autre chose.
En fait, tu n’arrives pas à recréer les sensations que tu as sur les motos de course ?
Ouais, mais je n’en vois même pas l’utilité. Au moins, quand je remonte sur ma moto au mois de mars, je suis content d’aller rouler. Rouler sur une moto moyenne pendant 10 séances l’hiver, ça va plutôt me faire chier qu’autre chose. De la moto, je sais en faire aujourd’hui… Donc si j’ai l’opportunité de rouler, c’est parce que tout est bien organisé.
Que je fasse de la moto ou pas, je serai toujours sportif
Par contre tu fais beaucoup de sport.
Ouais, ça, ouais. Je fais du vélo, je vais à la salle, je cours, j’ai un coach sportif. Que je fasse de la moto ou pas, je serai toujours sportif, ça changera pas. Je suis toujours plus ou moins en forme.
LA GLACE
Quand on arrive à 20 pilotes lancés sur la glace, faut pas lâcher.
Tu as participé à pas mal de courses de l’AMV Cup depuis 3 ans. Qu’est-ce qui te plait dans cette discipline ?
Ce qui me plaît, c’est que je n’ai toujours pas réussi à me retrouver aux avant-postes. Il y a vraiment une technique à adopter. Il y a des moments où tu roules bien et la course d’après tu roules mal, tu ne sais pas pourquoi. Puis l’hiver, il n’y a rien à faire… L’ambiance est vraiment sympa là-dedans. Les pilotes sont cool… Au final, ça fait prendre des départs, ça permet de se concentrer. Quand on arrive à 20 pilotes lancés sur la glace, faut pas lâcher. Je le prends comme un exercice. Ça permet de me remettre dans le bain de la concentration pure. Même s’il n’y a pas vraiment d’enjeu, on est quand même là pour faire la meilleure place possible. Puis j’aime bien cette sensation de glisse, c’est quelque chose que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. La finale au Stade de France, devrait être sympa.
Justement, comment sens-tu le Trophée Andros au Stade de France ?
On verra. J’y vais pour me faire plaisir, comme je l’ai fait sur les autres courses. C’est un ovale et c’est vrai que le meilleur résultat que j’ai fait c’était il y a deux ou trois ans sur un ovale. Donc peut-être que je pourrai faire ma meilleure perf’ là-bas.
On te le souhaite ! Bonne course Randy et à bientôt !
Pour aller voir Randy
et tous les pilotes du Trophée Andros
au Stade de France
le 3 février
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