J’ai porté le gant moto le plus cher au monde : le Five RFX Race
produitpar Adrian
Le Five RFX Race n’est rien de moins que le gant moto le plus cher au monde. J’ai eu l’occasion de l’éprouver sur différents sujets High Side, sur piste (son lieu de prédilection) et sur route. Voici ce que j’en ai pensé.
J’avais pas mal de réticence à essayer le RFX Race. Bader et François l’ont déjà porté par le passé et m’en avaient dit le plus grand bien, mais visuellement, je le trouvais inconfortable. Il est assez volumineux et rigide. Deux éléments qui ne vont pas de pair avec le confort et le feeling que doit procurer un gant racing selon moi. Malgré tout, j’ai passé le cap cette année.
cette rigidité est la conséquence de son haut niveau de protection.
Le premier enfilage a confirmé ce que je pensais : l’entrée est étroite et il faut tirer le gant avec l’autre main pour parvenir à arriver bien au fond. Le gant est très rigide sur tout le côté extérieur de la main. Mais cette rigidité est la conséquence de quelque chose d’important : son haut niveau de protection.
Protection maximale
Five annonce que leur gant offre le plus haut niveau de sécurité du marché et qu’il a été développé pour résister aux pires chutes sur piste, notamment celles où la main reste coincée entre la moto et le bitume. Je suis particulièrement sensible à ce point, étant donné que j’ai moi-même failli perdre mon petit doigt gauche dans une chute de ce genre : mon auriculaire s’est coincé entre le guidon et le bitume lors d’une perte de l’avant. En une fraction de seconde, je n’avais plus de tendon, je voyais mon os, j’ai fini la journée sur une table d’opération et surtout, j’ai pas pu maintenir mon avance de 3 dixièmes aux deux premiers secteurs du circuit de Mireval, qui m’aurait certainement permis de signer mon meilleur temps de la journée et m’aurais sans aucun doute permis de devenir une meilleure personne. Sale histoire.
Le sentiment de protection offert par le RFX Race est unique
Pour prévenir ce genre de blessures, le RFX Race est doublé sur toute la partie extérieure : on retrouve 3 couches de protection : du kevlar, du cuir et du kevlar à nouveau. Des coques de protection (en carbone ou polyuréthane et présentes sur le dessus de tous les doigts) viennent aussi protéger le côté de l’auriculaire qui frotterait pendant une chute. Ajoutez à cela une protection en carbone qui revient sur la paume, une manchette en plastique qui recouvre bien tous types de combinaisons/blousons en cuir et vous avez un gant rigide, mais qui offre un sentiment de protection unique.
Feeling optimal
Toutefois, là où le RFX Race m’a bluffé (et c’est pour ça que je vous en parle aujourd’hui), c’est sur le feeling qu’il procure au pilote. Normalement, toute cette rigidité devrait aller à l’encontre de la souplesse nécessaire à la précision que demande l’action sur les commandes d’une moto.
Ils font partie des gants qui m’ont offert le plus de feeling
Mais les RFX Race sont comme une combinaison de piste : lorsque vous les portez en statique, ils paraissent inconfortables, mais dès que vous montez sur une moto et que vous posez vos mains sur le guidon, vous les oubliez. La coupe a été parfaitement étudiée pour être efficace dans cette position, pas pour le reste. Les doigts se posent naturellement sur les leviers, rien ne vient gêner la préhension des poignées et les mouvements d’accélération, de freinage et d’embrayage ne demandent aucun effort.
Finalement, c’est à l’intérieur de la main que tout se joue : on y retrouve principalement du cuir de chèvre (alors que le reste est en vache) plus souple. Les coutures des doigts ont été positionnées à l’extérieur, pour que l’intérieur soit le plus lisse possible. Enfin, un empiècement en cuir de chez Pittards, avec une finition unique pour assurer le grip sur les poignées et la durabilité, prend place en haut de la paume.
En toute honnêteté, ces petits détails font que ces gants font partie de ceux qui m’ont offert le plus de feeling. Combiné au fait qu’ils sont ceux qui m’ont procuré le plus grand sentiment de sécurité, cela pourrait bien être les meilleurs que j’ai essayés. Si on ne prend pas en considération le prix…
Le gant le plus cher du marché
450€. C’est le prix d’un bon casque, d’un train de pneus slicks ou de 3 journées piste. Mais pas d’une paire de gants.
Five explique cela simplement : ces gants n’ont pas été développés pour être vendus au grand public, mais pour être utilisés par les pilotes de la marque au plus haut niveau. Parmi eux : Fabio Quartararo, Andrea Dovizioso, qui ont participé au développement du gant. Puis aujourd’hui, Peter Hickmann, Jules Cluzel ou Dominique Aegerter. Résultat : tous les choix ont été fait pour offrir ce qui se faisait de mieux en technologie, sorte de vitrine du savoir-faire de Five.
Et tout a été sourcé chez leurs fournisseurs les plus hauts de gamme : les coques en carbone sont fabriquées en Italie et résistent à une température de 200°C (contre 100°C pour un carbone classique), le cuir Pittards est fabriqué en Angleterre et les fils des coutures viennent d’Allemagne. Tout cela est ensuite assemblé en Chine dans les usines de Five. Pour parfaire le côté haut de gamme, les gants sont livrés dans un étui, avec un sac de rangement en tissu.
ces gants se destinent à un usage et un niveau de pilotage très précis
Exclusifs, mais cohérents
Vous l’aurez compris, ces gants se destinent à un usage et un niveau de pilotage très précis : le sport, sur piste. J’ai pu les utiliser sur route, sur des roadsters et ils ne sont pas importables, mais ce n’est clairement pas leur zone de prédilection : ils sont moins confortables sur un guidon droit que sur des bracelets et n’ont pas été développés pour vous permettre de trouver facilement votre CB dans la poche du blouson au péage, par exemple (c’était pas dans le cahier des charges de Dovizioso ça…).
Évidemment, pour un usage piste, d’autres marques et modèles font très bien le taf, à des tarifs bien plus abordables. Mais si vous voulez le summum de la protection et de la technologie, ce sont eux qu’il vous faut… Et c’est pas du vol.