On me pose un paquet de questions sur mon casque, mais il y en a deux qui reviennent systématiquement : « Où peut-on trouver cette déco ? » Et : « C’est pas gênant d’avoir un casque racing pour tous les jours ? »
Je vais donc profiter de la sortie de la vidéo sur la réalisation de ce chef d’œuvre dont la beauté est inversement proportionnelle à la sérénité de mon pilotage, pour faire un article qui répondra à ces deux questions incessantes.
Où peut-on trouver cette déco ?
Au risque de vous décevoir, vous ne pouvez pas. Enfin si, vous pouvez, mais vous ne le trouverez pas chez le vendeur d’équipement du coin, ni sur une boutique en ligne et encore moins sur Wish ou Aliexpress pour 2,97 euros. Depuis 2009 (pour Moto et Motards) et depuis 2015 (pour High Side), je porte des casques personnalisés. Comme tout bon motard qui se respecte, on aime toujours apporter une touche personnelle à notre équipement. Et il n’y a rien de plus personnel et intime que le casque. C’est votre ultime protecteur, votre deuxième visage. J’aime l’idée que ce soit le masque de guerrier qui sommeille en moi. Un guerrier avec des trajectoires approximatives, certes, mais un guerrier quand même. C’est donc l’équipement qu’on personnalise en premier pour le magazine et pour l’émission. Et le peintre historique de Moto et Motards depuis 1997, c’est Marty Design, une entreprise Suisse.
Il s’agit d’une famille d’artistes. André, le paternel, et ses deux fils Stéphane et Alexandre (designer pour l’un et peintre pour l’autre) réalisent plusieurs centaines (oui oui !) de casques par an, mais aussi des véhicules et plein d’autres créations de dingue. Ils savent travailler une quantité incroyable de matières, de textures, de peintures et de chromes. Mais depuis 4 ans, ils ont développé une technique unique à base de feuilles d’or. Avant que vous ne tombiez de votre chaise, sachez que la feuille d’or n’est pas chère. C’est même moins couteux et plus rapide à réaliser qu’un vrai chromage.
Il y en a pour seulement 160 euros de feuilles d’or sur le casque
En revanche, c’est extrêmement délicat à travailler et à poser. André Marty est passé maitre en la matière et c’est le deuxième casque à base de feuilles d’or qu’il réalise pour moi. Pour la création de cette œuvre, il faut compter environ 7 heures de dessin sur ordinateur et 15 heures pour la préparation du casque, sa peinture, la pose de feuilles d’or et le vernis. Ah, et seulement 4 grammes d’or. Faites le calcul : l’or coûte environ 40 000 euros le kilos. Soit ici 160 euros d’or sur le casque. Pour le réaliser chez Marty Design, comptez 1100 euros en feuilles d’or et 850 en peinture métallisée pour le même design.
C’est pas gênant d’avoir un casque « racing » pour tous les jours ?
C’est la troisième saison de High Side en télé et ça fait trois ans que je porte le même casque : le Shoei X-Spirit III. Le modèle racing haut de gamme du fabricant japonais. J’ai toujours porté des casque racing et ce depuis que je fais de la moto. J’ai tendance à avoir plus confiance dans un casque développé pour sauver la tête des pilotes le plus rapides du monde, dans les courses les plus dangereuses du monde. Même si c’est seulement pour aller faire la pression de mes pneus à la station-service située à 500 mètres et me bourrer comme une m… en montant le trottoir. Alors OK, ils ont tendance à être légèrement plus bruyants que les modèles routiers, et je dis bien légèrement. Il n’y a vraiment pas un énorme écart de nuisance sonore dans un X-Spirit III par rapport à un NXR ou un casque GT de la gamme Shoei. Et même sur les roadtrips qu’on a réalisé pour l’émission, je n’éprouvais aucune fatigue excessive à cause de bruit extérieur. Au contraire, personnellement j’aime assez entendre raisonnablement ce qui se passe autour de moi. Et pour ceux qui craignent les longs trajets autoroutiers avec des casques racing comme celui-ci, eh bien dites-vous que vous seriez nettement moins fatigué avec ce genre de casque justement. Étudié en soufflerie et disposant d’un aérodynamisme de haut vol, ce casque fait nettement moins forcer sur la nuque qu’un autre plus routier. Sa forme et la répartition du poids ont été développées pour offrir le meilleur équilibre possible pour la tête de pilote. Et ça se sent très clairement.
[ts_gallery admin-label= »Gallery » element-icon= »icon-gallery » style= »masonry » per-row= »2″ images= » » reveal-effect= »none » reveal-delay= »delay-500″ element-type= »gallery » custom-classes= » » width= »1000″ height= »650″ lg= »y » md= »y » sm= »y » xs= »y » ][/ts_gallery]
Enfin je terminerais par le confort intérieur : la qualité des tissus et revêtements des casques Shoei a toujours été saluée. Le X-Spirit III ne déroge pas à la règle : le confort est très bon, et la longévité des mousses intérieures est si bonne que je n’ai jamais eu à les changer malgré ma pilosité faciale de vieux clébard (une sale barbe de 3 jours en permanence) et une bonne vingtaine d’enfilage/enlevage du casque par jour de tournage (soit 50 jours de tournage par an, plus les trajets réguliers à moto dans la vraie vie, en dehors de l’émission). En fait, j’ai beau chercher la petite bête, je ne vois aucun défaut à ce casque. Si les casques racing peuvent vous faire poser des questions, moi personnellement, je ne porterais rien d’autre.
