5 erreurs à ne pas faire sur route
billetpar Ponpon
Récemment, j’ai eu l’occasion de rouler avec des lecteurs/spectateurs avec le magazine Moto et Motards. On a invité trois d’entre vous à vivre l’essai des Kawasaki Z650, Z900 et ZH2 de l’intérieur. Une expérience cool, qui nous a permis de rencontrer des motards de différents niveaux. Entre le jeune permis un peu fou, le géant en A2 et le motard expérimenté en VFR 1200 (personne n’est parfait…), le panel était large, mais il a permis de déceler quelques erreurs qu’on a tous fait sur route. Voici les principales à éliminer pour devenir un(e) meilleur(e) motard(e).
Erreur n°1 : Entrer trop tôt en virage
C’est l’erreur qu’on a tous faite, qu’on fait tous et qu’on fera tous. Donc nos trois invités l’ont faite. A moins d’être pilote, on ne se dépêtre jamais vraiment de cette sale habitude. Pourtant, entrer tard en courbe est la meilleure manière de rouler à la fois de manière plus sûre et plus rapide. C’est flagrant dans les virages à droite. En entrant trop tôt, on se bouche la vue (avec le talus, la roche, la forêt ou le mur qui longe la route). En conséquence de quoi on ne voit ni le danger qui arrive en face (voiture, animal qui traverse, graviers, etc), ni la suite du virage (s’il se referme ou s’ouvre) et on peut se faire piéger et finir sur la voie d’en face. Tandis qu’en déclenchant plus tard, on est plus loin plus longtemps de l’intérieur et donc de tout ce qui peut potentiellement boucher la vue. On voit donc plus loin et on sort moins large (et donc pas sur la voie d’en face). Il n’y a pas meilleure manière d’ajuster sa vitesse et d’être efficace sur route.
En entrant plus tard en virage, on passe moins de temps sur l’angle, on a une meilleure visibilité, on peut accélérer plus tôt et on est au final plus rapide.
Erreur n°2 : Le dépassement « ça passe »
Vu avec un de nos invités qui a utilisé une partie de la journée à pratiquer cet exercice dangereux (je ne le citerai pas pour ne pas qu’il s’effondre sous le poids de la honte). Cette erreur est en général liée à l’erreur n°4 et finit de la même manière. Confiant dans les capacités d’accélération de sa Z, notre sympathique invité nous a gratifiés de quelques dépassements optimistes, dans des endroits à la visibilité limite. Mais je comprends ce qui se passe dans sa tête à ce moment. Il se dit qu’il a le temps, car sa moto dispose d’une capacité d’accélération telle, que la manœuvre ne prendra que quelques secondes. Et il a raison, si on part du principe que tous les usagers de la route roulent comme la voiture qu’il est en train de doubler. Sauf qu’en face, on peut aussi trouver un mec qui fait exactement la même chose, qui roule à Mach 12 ou qui sort un peu large. Sachant qu’à 100 km/h, on parcourt quasiment 30 mètres toutes les secondes et que le temps de réaction est d’environ une seconde, vous et le mec d’en face aurez fait 30 mètres chacun avant que vous ayez eu le temps d’agir. Soit 60 mètres de vide réactif durant lesquels il peut se passer un tas de choses pas très cool.
Erreur n°3 : Mettre son jean dans ses bottes
Affront ultime à l’élégance, je ne comprends pas cette manie de mettre son jean dans ses bottes. Du coup, conscience journalistique oblige, j’ai posé la question et ai reçu la réponse suivante :
« Mes bottes sont trop larges pour passer dessous. »
Je comprends. C’est un problème qu’on rencontre avec la plupart des bottes de piste. Conçues pour être portées par-dessus une combinaison de cuir et pour protéger le pied comme une armure, elles sont en général assez fat (et carrément cool en termes de design donc on a pas trop envie de les planquer sous un pantalon). De plus, la mode des jeans est au resserrement général, y-compris du côté des fabricants de fringues moto, qui proposent désormais des coupes plus près du corps, permettant d’être portées au quotidien en toute discrétion. Ce qui donne l’équation ci-dessous :
Bottes balèzes + jeans trop serrés = funérailles du style.
Cependant, il existe plusieurs solutions pour remédier à ce drame. Premièrement, vous pouvez acheter une paire de jeans plus larges. Deuzio, si vous n’avez pas encore choisi vos bottes, certaines marques proposent des modèles plus fins ou plus routiers. Enfin, si vraiment vous tenez à les porter par-dessus, faites-le par-dessus une combinaison de piste. Là , c’est cool.
Note : Ces remarques sont l’avis très personnel d’un type qui porte des t-shirts avec une tête de chat dessus. Donc vous n’êtes pas obligé d’en tenir compte. D’autant que la mode féminine autorise le port des bottes par-dessus le pantalon et ça peut même être joli. Alors que pour les hommes, à moins d’être le fils de Francis Lalanne… Mais ce n’est que mon avis.
Erreur n°4 : Essayer de suivre à tout prix
Vu avec deux de nos invités, qui ont mis un point d’honneur à ne pas être largués. Et je dois avouer qu’on a passé la journée à flipper qu’ils s’en collent une.
Pour illustrer le propos, je vais vous raconter une anecdote. Lorsque j’étais jeune permis, j’allais voir des potes rouler au circuit Carole. Un des potes en question possédait une GSX-R 1000 avec laquelle il faisait du Promosport. Il avait juste installé une plaque pour aller de chez lui au circuit. Sur le retour, je me mets en tête de le suivre. Lui, son gros niveau et sa moto préparée, avec pour seuls atouts ma Hornet rincée et mon inexpérience. Ce qui devait arriver arriva. Une bretelle d’accès à l’autoroute A3 qui resserre, lui qui incline sa GSX-R davantage et pose le genou, moi qui vois la route s’échapper à droite et la barrière de sécurité qui se rapproche à gauche. Réflexe : je fixe le serpent d’acier qui longe la route, la moto va droit dessus. Quelques secondes plus tard, la GSX-R est sortie de mon champ de vision et ma moto git au milieu de l’autoroute après avoir percuté la rambarde. Résultat : quelques fractures, une Hornet en morceaux et mon premier accident de moto. Tout ça pour avoir voulu suivre quelqu’un qui avait plus d’expérience.
Moralité : Il faut rester conscient de son niveau et, si on n’arrive pas à suivre, tant pis. C’est une excellente raison pour essayer de progresser petit à petit.
Erreur n°5 : Rouler comme nous
Force est d’admettre que si on n’est pas trop mauvais pour donner des conseils théoriques, on ne donne pas toujours le meilleur exemple.
Certes, on ne met pas nos jeans dans nos bottes (on a nos limites…). Mais on roule souvent vite sur route, on fait des wheelings et on use nos sliders dès que possible… Sauf que tout ça est fait dans un environnement contrôlé et sur route fermée. Donc pour préserver votre intégrité physique, faites ce qu’on dit, mais pas forcément ce qu’on fait. Il ne faut pas croire tout ce qu’on voit sur Internet… En revanche, vous pouvez croire en ces 5 conseils !