Ce que ça fait de faire un wheeling en Yamaha Niken
billetpar Adrian
Il y a quelques mois de ça, j’ai été convié à la présentation presse de la nouvelle Yamaha Niken. La première moto de l’Histoire dotée de deux roues avant, mais qui penche. Étant donné que j’y étais pour le compte du magazine Moto et Motards, je n’avais qu’une seule et unique mission : savoir si ça levait. Spoiler Alert : oui, et il y a rien de fou à ça.
Tous les journalistes de High Side ont leur propre compte Instagram. Ça nous permet de poster des images de ce qu’on fait, de ce qu’on aime et, globalement, d’échanger avec les gens qui nous suivent. Raison pour laquelle j’ai posté cette photo, peu de temps après l’essai de la Yamaha Niken.
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Et elle a été reprise à travers le monde, par un nombre incalculable de comptes qui apparemment l’ont apprécié. Je dis “apparemment” car certains écrivent dans des langues dont je ne connaissais même pas l’existence. Si ça se trouve, ils disent juste que je suis un sale con de faire une roue-arrière en Niken ou que des membres de ma famille échangent leurs bonnes moeurs contre de l’argent (si c’est le cas, ne me le dites pas, je suis bien dans mon ignorance).
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Bref, face à ce soudain intérêt, je me suis dit que vous voudriez peut-être savoir ce que ça fait de faire un wheeling en Yamaha Niken.
Pour vous expliquer un peu le contexte, la photo a été prise entre deux virages, dans une ligne droite de 40 mètres. J’avais uniquement 2 passages pour la faire (on a rarement droit à plus en présentation presse). Et elle devait faire la couverture du numéro 219 de Moto et Motards, qui sortait une semaine plus tard. Rajoutez à cela le fait que j’étais le seul de tous les journalistes à avoir demandé à faire des wheelings avec la Yamaha Niken. Et le fait qu‘une petite dizaine d’ingénieurs japonais ayant développé la moto était affairée sur le bord de la route pour me regarder. Autant dire que si je me ratais, j’allais pouvoir en une seule roue-arrière devenir : chômeur, rayé à vie des présentations presse et découpé en sashimi.
Par chance, ça s’est bien passé.
Parce que pour être franc, la Niken n’est pas spécialement compliquée en wheeling. Elle a hérité du moteur de la MT-09. Et comme chacun le sait, c’est pas la dernière moto quand il s’agit de lever la roue-avant. Ma plus grande inquiétude était liée au poids du train-avant : une Yamaha MT-09 pèse 193 kg avec les pleins. La Niken en fait 263. Et la grande majorité de ces 70 kilos supplémentaires est située sur le train-avant. En gros, c’est comme faire une roue-arrière, mais avec un humain de mon poids assis sur le guidon. La bonne nouvelle, c’est que ça fait des années que l’Homme fait des fenwicks (une roue arrière assis sur le réservoir, avec les jambes par-dessus le guidon). Autant dire que c’est possible.
Au final, comme avec une moto de plus de 250 kilos, il suffit de partir en première, d’accélérer franchement, de mettre un gros coup d’embrayage, et zou, la Niken lève ses deux-roues avant dans les cieux. Bon, sur cette vidéo, je l’ai un peu aidé en tirant sur le guidon et balançant mon corps en arrière, mais c’est simplement parce que je respecte la mécanique (pas comme le barbu qui bosse avec nous).
Une fois en l’air, la stabilité est plutôt bonne. L’injection n’est pas des plus précises, mais la longueur de la moto permet d’atteindre le point d’équilibre délicatement. En revanche, une fois ce dernier atteint, un problème de taille se pose : voir la route. Le réservoir et tout le train-avant bouchent complètement la vue et on n’a aucune idée de ce qui arrive à 10 centimètres devant soi. Raison suffisante pour ne pas avoir envie de prolonger l’expérience trop longtemps.
Au moment de reposer, j’avais un peu peur que la moto atterrisse de biais et que cela perturbe le système Leaning Multi Wheel, qu’il se mette alors à guidonner ou qu’il explose, m’envoyant indubitablement vers une mort lente et douloureuse. Mais en fait non. Même sans reposer parfaitement droit (j’ai fait quelques wheelings après la photo et pas toujours très propres…), la Niken se remet dans l’axe en douceur.
Voilà , vous savez à peu près ce que ça fait de faire un wheeling en Yamaha Niken. Maintenant, si vous voulez savoir ce que ça fait de faire une bavette, j’en sais rien, j’ai pas réussi. Mais vous pouvez demander à ce mec.